Autrefois, la bûche de Noël ne se mangeait pas ! En effet, dans toute l'Europe du Moyen Age, avant que Noël n'ait sa signification religieuse actuelle avec l'expansion du christianisme, les rituels païens célébraient le solstice d'hiver. Ainsi le solstice d'hiver* marquait le début des fêtes de fin d'année, où les gens priaient les dieux pour que l'année à venir soit riche en récoltes. Pour symboliser ce renouveau et implorer les dieux de rendre les terres fertiles pour une année supplémentaire, une bûche de bois était brûlée dans la cheminée. Mais pas n'importe quelle bûche ! Elle devait provenir, de préférence, d'un tronc d'arbre fruitier dans le sud tel le cerisier, l'olivier ou le prunier censé garantir une bonne récolte pour l'année suivante, mais aussi le chêne et le hêtre dans le nord puisque les glands et les faînes étaient une nourriture pour les hommes jusqu'à la fin du Moyen Âge. Cette bûche était de préférence de très grande taille, pour se consumer très lentement, l'idéal étant qu'elle puisse durer jusqu'à 12 jours après le solstice d'hiver.
Les cendres de cette bûche portaient ensuite bonheur à toute la famille du foyer pendant toute l'année. Ces cendres étaient utilisées pour créer des remèdes, et servaient à allumer la bûche lors des célébrations de Noël suivantes. Si la tradition perdurera malgré l'apparition du christianisme et la nouvelle symbolique de Noël, il faudra attendre les années 1800 pour que la bûche boisée ne devienne sucrée.

*Solstice d'hiver (21 décembre dans notre hémisphère) : Le solstice d'hiver se produit lorsque l'un des pôles de la Terre atteint son inclinaison maximale par rapport au Soleil. Cela se produit deux fois par an, une fois dans chaque hémisphère.

Par contre la paternité de la bûche en mode sucrée est contestée, et n'est à ce jour pas établie. Certaines évoquent sa création vers 1834 par un apprenti pâtissier de Saint-Germain-des-Prés. D'autres estiment que la bûche de Noël est née à Lyon dans les années 1860 dans la cuisine du chocolatier Félix Bonnat. Une autre piste mène à Pierre Lacam, ancien glacier du prince Charles III de Monaco, qui l'aurait conçue en 1898.
Toujours est-il que la bûche en tant que pâtisserie n'a commencé à se populariser qu'après la Libération, dans les années 1945-1950.