On la juge trop calorique, trop grasse, trop sucrée. Avec en moyenne 550 kcal aux 100 g, 30% de lipides et une fâcheuse tendance à nous rendre accro, la pâte à tartiner fait vite pencher la balance du mauvais côté. Cependant relativisons ! 10 g de pâte à tartiner sur une tranche de pain contiennent autant de calories qu'une noisette de beurre et une petite cuillère de confiture. « Le problème avec la pâte à tartiner, c'est la quantité ».

Les pâtes à tartiner contiennent de l'huile palme... mauvais pour la santé.
Oui, très souvent.   Les pâtes à tartiner contiennent en moyenne de 30 à 40 % de lipides, issus en grande majorité de matières grasses végétales dont l'huile de palme, entachée d'une mauvaise réputation environnementale et nutritionnelle. La première tient à la déforestation, la seconde relève d'une forte teneur en acide palmitique, un acide gras saturé. Consommés en excès, les acides gras saturés augmentent la synthèse de mauvais cholestérol, le risque de diabète, l'hypertension et donc les problèmes cardiovasculaires.
Outre le fait que les acides gras saturés soient athérogènes*, ceux-ci confèrent à l'huile de palme et à d'autres graisses dites concrètes, tel le coprah et le beurre de cacao, un point de fusion élevé. Cela leur permet de rester solides à température ambiante et de permettre ainsi à la pâte à tartiner de garder une texture parfaite.

*athérogènes : Facteur favorisant la formation de la plaque d'athérome (lipides) au niveau de la paroi interne des artères (cholestérol).

Les (nouvelles) pâtes à tartiner, sans huile de palme, ont un meilleur intérêt nutritionnel.
Non, pas nécessairement   Certains produits sont désormais garantis « sans huile de palme ». Les industriels remplacent l'huile de palme par exemple par de l'huile de coprah (extraite de la pulpe de la noix de coco) qui possède davantage d'acides gras mono-insaturés non athérogènes que d'acide gras saturés. Quant au beurre de cacao, utilisé aussi en remplacement de l'huile de palme, il est aussi riche en acide palmitique ! Leur intérêt n'est donc pas démontré si l'on souhaite diminuer les graisses saturées. Enfin, certains fabricants misent sur l'huile de tournesol, mais celle-ci est très riche en acide linoléique (ou oméga-6), un acide gras insaturé dont la consommation en excès est pro-inflammatoire. De plus, sa texture ne permettant pas d'obtenir un produit solide à température ambiante, des agents épaississants lui sont ajoutés ou l'huile est soumise à un procédé industriel qui augmente sa teneur en acide palmitique !

Les pâtes à tartiner sont riches en sucre.
Oui.   Qu'il s'agisse de sirop de glucose dans les produits bon marché ou de sucre de canne dans les recettes haut de gamme, les pâtes à tartiner contiennent de 30 à 55 % de sucre. Ainsi une portion d'environ 30 g fournit jusqu'à l'équivalent de 3 morceaux de sucre.

Aujourd'hui, on en est arrivé à reprocher à la nourriture d'être nourrissante et on diabolise les aliments gras et sucrés. Or il n'existe pas d'aliments « trop riches » mais seulement un usage inadéquat de ceux-ci ! C'est la dose qui fait le poison... Modération donc face à ces bocaux qu'il faut savoir refermer à temps.